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SEPTFONDS

Un village du Bas-Quercy en Tarn-et-Garonne, ancienne bastide du XIIIème siècle.

Des vies, des histoires, un patrimoine riche... 

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Tarn et Garonne

Depuis le 01/01/2022

Le camp de Nexon (Haute Vienne)

Le camp d’internement de Nexon fut créé en novembre 1940, par l’administration de Vichy. Il comptera jusqu’à 845 détenus et 173 gardiens pour une population de 2 583 habitants dans la commune.


L’emplacement du camp, à côté de la gare et légèrement à l’écart du bourg, ne devait rien au hasard. Il permettait d’assurer un embarquement rapide et discret vers d’autres lieux tels les camps de concentration et d’extermination nazis.  


D’une surface d’environ 3 hectares, le camp de Nexon contenait une zone pour les internés et une zone pour l’administration et le personnel. Il était doté d’une prison et d’un chemin de ronde intérieur qui longeait un treillage en fil de fer de 3,5 mètres de haut.


A l’extérieur, un double réseau de fils de fer barbelés reliait des miradors aux quatre coins du camp et des guérites. Une haute palissade obstruait la vue du camp aux personnes qui passaient sur la route de Limoges.


Selon l’historien Guy Perlier, spécialiste de l’histoire des camps du Limousin, la durée des internements à Nexon a souvent aggravé la dureté du régime carcéral. Les internés pouvaient manquer de l’essentiel et souffrir particulièrement des atteintes du froid, de la boue et de la pluie. Durant l’hiver 1942 on comptera dans le camp de Nexon 76 décès en 5 mois.


Pour Guy Perlier "ce camp hôpital se révéla être finalement un mouroir. Ici, on ne meurt pas dans l’hôpital, peu souvent dans l’infirmerie du camp, presque toujours dans la promiscuité des baraques".
Le 29 août 1942, 450 Juifs dont 68 enfants de la région de Limoges furent rassemblés à Nexon, livrés aux nazis et déportés à Auschwitz.


En octobre 1942, le camp devint un camp hôpital pour remplacer celui de Récébédou dans la banlieue de Toulouse, puis celui de Gurs dans les Pyrénées-Atlantiques en novembre 1943.


Le 11 juin 1944, l'attaque du camp par les Résistants FFI de Georges Guingouin permit à 54 détenus de s'évader. Les autres internés furent transférés à Limoges au camp du Grand Séminaire par la Milice de Limoges. Ceux qui ne parvinrent pas à s’évader furent frappés et maltraités par les miliciens français aux ordres de Pétain. 


Le camp de Nexon fut définitivement fermé en 1945.


Photos JML (10/06/2022) - Samsung S21 - 16:9.
1 - Mémorial de la gare de Nexon.
2 - Panneau "Nexon" sur le quai de la gare.
3 - Liste des déportés juifs depuis la gare de Nexon.
4 - Sépulture pour 59 israélites morts dans le camp (cimetière de la ville).

Les principaux itinéraires des convois de déportés à destination d’Auschwitz. 

La carte ci-jointe rappelle les principaux itinéraires des convois de déportés à destination d’Auschwitz. Le complexe d'Auschwitz-Birkenau est le symbole même du système concentrationnaire nazi : à la fois camp de travail, camp de concentration et camp d'extermination.

Mais n'oublions pas les autres camps...

 

A l'heure actuelle, les historiens s'accordent majoritairement sur une liste de six centres d'extermination, j'ai dit "extermination" : Chełmno, Bełżec, Sobibór, Treblinka, Auschwitz–Birkenau et Majdanek.

 

Quant aux camps de concentration et leurs camps satellites et kommandos, on estime que les nazis ont créé plus de 15.000 camps, en Allemagne et dans les territoires occupés : en Autriche, en Belgique, en Estonie, en Finlande, en France, en Hollande, en Italie, en Lettonie, en Lituanie, en Norvège, en Pologne, en Russie, en ex-Tchécoslovaquie, et en ex-Yougoslavie.

 

Il y eut de nombreux petits camps qui eurent une existence très courte, parce que construits à l'occasion d'opérations ponctuelles contre les populations locales.

 

A cela, il faut rajouter les nombreux camps de prisonniers construits en Russie, camps de prisonniers dans lesquels les conditions de vie étaient en tout point comparables à celles existant dans les pires camps de concentration.

 

Enfin, n'oublions pas les nombreux ghettos que les nazis ont imposés dans les territoires occupés.

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Un mot pour le camp de Septfonds qui a eu plusieurs fonctions :

- en 1939, il a d'abord été un camp de concentration pour les espagnols fuyant le régime franquiste... En 1939, le mot « concentration » (concentración en espagnol) n’avait pas le même sens que celui qu’il a pris un peu plus tard pour désigner les camps d’extermination nazis. Par définition, c’est l’action de concentrer, le fait de rassembler, de réunir. Il est important de le préciser pour ne pas faire d' amalgame, tout en préservant l' authenticité du vocabulaire employé à l' époque et de nos jours.

Beaucoup d' espagnols sortirent du camp, bon gré mal gré, dans des Compagnies de Travailleurs Etrangers (CTE) créées suite au décret du 12 avril 1939 par le gouvernement Daladier et envoyées un peu partout en France pour renforcer le milieu du travail.

 

- sous Vichy, la loi du 27 septembre 1940 transforma les CTE en GTE. Cette loi obligea tout étranger, masculin de 18 à 45 ans résidant sur le sol français, à être enrôlé dans un groupement d'étrangers.

Le camp a alors servi de camp d' internement réservé aux juifs étrangers, internement au sein du Groupement de Travailleurs Etrangers 302. Des barbelés dans les barbelés, un petit camp dans le grand camp en fait. Voilà comment on peut définir ce GTE 302. Plutôt même un GPTE (Groupement Palestinien de Travailleurs Etrangers), puisqu' il n' était constitué que de juifs. On a compté une dizaine de GPTE en France.

 

84 hommes piégés dans ce G(P)TE 302 furent déportés à Auschwitz-Birkenau fin août 1942. Heureusement, il y eut aussi des évasions...

 

Quelques jours plus tard ce furent 211 juifs étrangers (hommes, femmes, enfants) raflés par la police et la gendarmerie française en Tarn-et-Garonne et pour 39 d’entre eux dans le Lot voisin qui furent rassemblés à Septfonds avant d' être déportés à leur tour à Auschwitz-Birkenau début septembre 1942..

 

Carte : © 2011 Mémorial de la Shoah réalisé avec le soutien du Ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative

 

Sources : "Le livre des Camps" de Ludo Van Eck - 1979. "Atlas de la Shoah" de Martin Gilbert paru en 1992. 

Les 26 enfants déportés depuis le camp de Septfonds. 

Le 27 janvier a été la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste. C'est la date anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz en Pologne.


Souvenons nous alors des 26 enfants juifs raflés avec leurs familles dans les départements du Lot et du Tarn et Garonne, et enfermés dans le camp de Septfonds fin août 1942.


Un convoi spécial constitué à St Sulpice, proche de Toulouse, arrive en gare de Caussade le 3 septembre à 2 h 38. Les 26 enfants et leurs familles (211 Juifs au total)  qui avaient quitté le camp de Septfonds le jour même y sont embarqués. 


Il a été rapporté que l’ordre de déporter les Juifs de Septfonds a été soudain et inattendu, entrainant la confusion dans le camp. Hommes, femmes et enfants criaient et pleuraient sans cesse. Lors de l’embarquement, quelques femmes furent autorisées à embarquer dans des wagons de passagers, tous les autres furent entassés dans des wagons de marchandises.


Commence alors le lent cheminement qui les amènera en gare de Drancy en région Parisienne le 4 septembre à 10 h 23.


Le 9 septembre 1942, le convoi 30 part de Drancy en direction d’Auschwitz - Birkenau avec ces enfants à son bord. A leur arrivée, ils sont triés, on leur promet un repas, mais avant ils sont dirigés vers une soi-disant douche : la chambre à gaz. 
Synthèse  : JML.


Photo : 
- Liste officielle.


Sources :  
- Tableau Serge Klarsfeld - Liste de tous les convois de déportation partis de France.
- Archives Yad Vashem.
- Rapport Rabbin M.K.

Caussade - Juste parmi les nations 
Geneviève et Emile Roberties.

Le 21 juin 1943, un détachement de la Gestapo se présenta à la mairie de Caussade et ordonna le rassemblement des Juifs enregistrés dans la ville.


René Bessède, employé municipal (qui, plus tard, sera également reconnu « Justes parmi les Nations »), se déguisa en jardinier et, poussant une brouette chargée d’une pelle et d’un râteau, il circula à travers l’agglomération pour inviter les Juifs à s’éloigner sans tarder. 


Le rapport du commandant de la brigade de Caussade daté du 22 juin 1943, à propos des opérations de la police allemande du 21 juin précise : "La police a opéré des recherches et perquisitions dans 6 maisons, à savoir : chez les nommés Bouel, Lazare, Chalon, Michel, Frant et à l'Hôtel Larroque. Ces recherches sont demeurées infructueuses". Effectivement, les agents de la gestapo ne trouveront personne, à l'exception de Madame Bloch, 70 ans, d'origine allemande, cachée à l'Hôtel Larroque, près de la gare de Caussade, qui sera malheureusement arrêtée. 


André et Marguerite Michel et leurs deux enfants, seront cachés chez les Roberties durant trois jours et trois nuits.


Emile Roberties est né à Caussade (82) le 17 juin 1898 et y est décédé le 06 octobre 1992. Son épouse Geneviève Roberties née Lagane est née à Monteils (82) le 8 janvier 1903 et est décédée à Caussade le  26 avril 1990. Ils étaient agriculteurs à Caussade (82). Ils cachèrent donc pendant trois jours et 3 nuits la famille Michel qui venait souvent se ravitailler à la ferme. A Caussade, tout le monde savait que, pour fuir la persécution, les Michel, descendus du nord de la France par Rouen, puis par Rennes, étaient juifs. Mais là aussi, à Caussade, rester chez eux aurait été suicidaire. Ils allèrent demander asile aux Roberties qui acceptèrent généreusement, au mépris du danger, de les cacher. 
Pendant trois jours de terreur et d’héroïsme, les fugitifs se terrèrent dans une chambre obscure et fermée à clé. Il était difficile de s’occuper des enfants dans ces conditions. Or il fallait surtout éviter qu’ils crient ou pleurent car les Allemands qui venaient se ravitailler à la ferme auraient pu les entendre, de même que les journaliers qui travaillaient dans les champs. 


Néanmoins, grâce au courage et à la débrouillardise des Roberties, la famille Michel s’en sorti saine et sauve. 


Lorsque, plus tard, Francine, la fille des Michel, demanda à Emile Roberties pourquoi sa femme et lui les avaient sauvés, il répondit humblement : "Nous n’avons pas réfléchi à la gravité de la situation. Nous avons vu une femme juive et ses enfants en danger de mort. Nous vous avons vite caché. Malgré notre peur du moment nous sommes heureux de l’avoir fait".


On leur attribue officiellement le sauvetage de 4 membres de la famille Michel : Mr André Michel, son épouse Mme Marguerite Michel née Weiller, leurs deux enfants Jean et Francine (future épouse Feinerman).


🇮🇱 Le 6 juillet 1992, Yad Vashem a décerné à Emile et à Geneviève Roberties le titre de Juste parmi les Nations. 


Vous qui passerez par le cimetière du hameau de La Bénèche à Caussade, n’oubliez pas leur tombe. ✝️️
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Photo d'archives famille Biezunski-Michel : 
Émile Roberties chez lui et son fils Charles Roberties.


Sources documentaires : 
Yad Vashem 
Anonymes, Justes et Persécutés durant la période Nazie 
Rapport de gendarmerie de Caussade du 22 juin 1943.
Cf  : famille Biezunski-Michel.

La déportation de Septfonds des 23-24 août 1942 par le convoi de Portet - St Simon (31)

Le 19 août 1942, Vichy prévient le Préfet de Toulouse Cheneaux de Leyritz de l’imminence d’un départ en Haute Garonne.

 

Le convoi formé le 24 août 1942 en gare de Portet - Saint-Simon, proche de Toulouse fut composé de plusieurs petits convois en provenance de divers camps. Une fois réunis à la gare de Portet - Saint-Simon, les Juifs rassemblés furent déportés vers la zone occupée, à Drancy en région Parisienne.

 

C’est ainsi que, quasiment dans un même temps….

 

- Dans le Lot et Garonne, au camp de Casseneuil, 62 hommes sont conduits par la route et déportés de la gare de Penne d’Agenais le 23 août à 19 h 35 vers Portet - Saint-Simon.

 

- Dans le Tarn-et-Garonne, 85 hommes internés juifs appartenant au 302ème  Groupement de Travailleurs Étrangers du camp de Septfonds quittent la gare de Caussade le 23 août à 7 h 10. Ils sont également dirigés vers la gare de Portet - Saint-Simon.

 

- Dans les Pyrénées Atlantiques, 68 juifs rassemblés au camp de Gurs partent le 23 août à 7 h 23 de la gare d’Oloron-Sainte-Marie à destination de la gare de Portet - Saint-Simon.

 

- Dans la Haute-Garonne, 135 internés du camp de Noé rejoignent au camp du Récébédou 165 partants. Ils sont transférés à la gare de Portet - Saint-Simon, située à proximité de ces deux camps.

 

Ces quatre groupes de Casseneuil, Septfonds, Gurs et Noé/Récébédou comprennent au total 515 déportés qui sont donc réunis à la gare de Portet - Saint-Simon.

 

La préfecture, prudente, organise leur départ de nuit, le 24 août. A l’aube, le train quitte la gare...
Le convoi arrive à Drancy le 25 août. La plupart de ces Juifs sont déportés dans le camp d’extermination d’Auschwitz II Birkenau en Pologne à partir de Drancy par les convois 25 et 26 du 28 et 31 août 1942.

 

Sources : Archives Yad Vashem - C.I.R. Shoah.
Photo : JML
Document : Réponse du Préfet de Paris - délégué du Ministère de l’Intérieur en zone occupée, au Commissaire Général aux questions Juives, concernant la déportation des Juifs étrangers à destination du territoire de l’est. Le dernier paragraphe évoque les trains des 28 et 31 août 1942. Archives Yad Vashem.

Les déportés du convoi 25 du 28/08/1942, de Drancy, France à Auschwitz II – Birkenau, Pologne.

Le départ du Convoi 25, train 901-20, dont la locomotive est fournie par la SNCF, part de la gare du Bourget-Drancy, le 28 août à 8 h 55 avec à son bord 1000 Juifs entassés dans des wagons de marchandises de la Deutsche Reichsbahn. 


À la frontière, le matériel moteur est remplacé par une locomotive allemande et le personnel français par un personnel allemand.


Ce sont : 


- 280 enfants qui avaient été transférés au camp de Drancy à partir du camp de Pithiviers ;  
- 589 Juifs, en majorité des hommes, qui étaient détenus dans les Groupements de Travailleurs Etrangers, considérés comme « en surnombre dans l’économie nationale » et déportés de la zone non occupée vers Drancy le 24 août. 
- des adultes, hommes et femmes qui complètent l’effectif du convoi. Certains avaient été transférés avec leurs enfants de Pithiviers et d’autres étaient déjà internés au camp de Drancy.


Parmi ces juifs détenus dans les GTE et déportés par ce convoi 25, se trouvent 33 hommes provenant du GTE 302 de Septfonds : 15 autrichiens, 12 allemands; 2 polonais, 2 tchécoslovaques et 2 apatrides. 

 

La liste ci-dessous donne le nom, le prénom, la date de naissance, la ville de naissance et la nationalité. Pour certains une information complémentaire est donnée. Une nouvelle fois, je précise qu'il peut y avoir des erreurs d'orthographe dans l'écriture des noms, des prénoms ou des villes. C' est chose courante.


ADLER Max - 28 avril 1911 - Vienne - Autriche  
AMBOS Hans - 10 avril 1897 - Berlin - Allemagne 
BUCHBAUM Moses - 18 sept 1896 - Bochnia - Pologne 
CAHN Arno - 13 déc 1907 - Allemagne 
EINDER Léopold - 18 mars 1901 - Autriche 
EINHORN Wilhelm - 24 mars 1912 - Vienne – Autriche - Venu de Belgique
FAJNZANG Chil - 18 mai 1922 - Varsovie - Apatride 
FISCHER Maurice - 25 oct 1891 - Autriche 
GLUCK Friedrich - 18 sep 1912 - Vienne – Autriche - Venu de Belgique
HAUMBERGER Richard - 9 janv 1882 - Allemagne 
HERSKOVIC David - 6 oct 1920 - Michlovce – Tchécoslovaquie - Venu de Belgique
HEYMANN Alex - 23 mai 1896 - Berlin – Allemagne - Venu de Belgique
JAGER Ignatz - 5 déc 1922 - Vienne - Autriche - Venu de Belgique
JAGER Leiwel  - 27 mars 1890 - Autriche 
JOSEPH Arthur - 24 sept 1909 - Allemagne 
KERLINGER Ludwig - Mars 1904 - Autriche 
KLEIN Ernest - 28 mars 1901 - Vienne – Autriche - Venu de Belgique 
KOHEN Max - 31 mars 1896 - Cologne – Allmagne - Venu de Belgique
KRAUSS Joseph - 11 oct 1902 - Tchécoslovaquie  
LAST David - 29 août 1898 - Tarnobzeg – Autriche - Venu de Belgique
MARCUS Kurt - 21 sept 1906 - Breslau – Allemagne - Venu de Belgique
MARMORSTEIN Julius - 28 sept 1900 - Offenbach – Allemagne - Venu de Belgique
NEUBERG Max - 29 avril 1892 - Brême - Allemagne 
PORTNOY Ernst - 1 oct 1908 - Vienne – Autriche - Venu de Belgique
ROSENSTIEL Max - 14 juin 1884 - Zyesar - Allemagne 
SALINGER Hermann - 3 avril 1903 – Charlottenburg – Allemagne - Venu de Belgique
SONNENSCHEIN Fréderic - 15 déc 1917 - Vienne - Autriche 
SPECHTER Benno - 29 avril 1891 - Autriche 
STENBERG Jacob - 27 déc 1881 - Sniatyn – Autriche - Venu de Belgique
STRAUSS Leo - 14 sept 1902 - Mannheim - Allemagne 
TEITELBAUM Uscher - 29 avril 1910 - Nowy-Saez -  Pologne - Venu de Belgique
WILHEIM Arthur - 2 avril 1891 - Apatride 
WUHL Leisor - 1 juil 1900 - Autriche 


À l’arrivée du convoi 25 à Auschwitz le 31 août, seules 71 femmes furent sélectionnées pour des travaux forcés. Elles sont tatouées des numéros 18749 à 18819. Les autres déportés sont gazés dès leur arrivée au camp. Selon l’historien Serge Klarsfeld, on dénombrait 8 rescapés de ce convoi en 1945.


Sources : Archives Yad Vashem - C.I.R. Shoah. Musée de la résistance et Archives Départementales de Montauban.

Caussade - Juste parmi les nations 
René Béssède

Rafle imminente !


Le 21 juin 1943, un détachement de la Gestapo se présente à la mairie de Caussade et trouve René Bessède, employé municipal, garde champêtre, gardien de la mairie. L’interprète accompagnant les Allemands lui intima l’ordre d’aller chercher le maire, ajoutant quelques remarques selon lesquelles celui-ci serait chargé de rassembler dix familles de réfugiés juifs habitant la localité. 


René Bessède sait alors que le maire Charles D., maire de  novembre 1942 à août 1944, collaborateur notoire, s’exécutera...
Alors il se changea rapidement, et, habillé en jardinier, poussant une brouette, chargée d’une pelle et d’un râteau, avec l'aide de Paulette Talbot, la fille de la mercière dont la boutique se trouvait à proximité de la mairie, il se précipita de maison en maison, avertissant les Juifs de s’enfuir. 


Le rapport du commandant de la brigade de Caussade daté du 22 juin 1943, à propos de l’opération de police par la police allemande du 21 juin précise : "La police a opéré des recherches et perquisitions dans 6 maisons, à savoir : chez les nommés Bouel, Lazare, Chalon, Michel, Frant et à l'Hôtel Larroque près de la gare. Ces recherches sont demeurées infructueuses." Grâce à son courage et aux avertissements qu’il leur avait données, dix familles juives avaient échappé aux griffes de la Gestapo et à la déportation vers les camps de la mort. 


On lui attribue le sauvetage de M. Schule André, Mme Roos (née Schule) Eliane, Mme Bloch (née Michel) Alice, Mme Biezunski (née Michel) Monique, Mme Michel-Lévy Denise, Mme Schule-Lévy Colette, M. Michel Jean, M. Michel André, M. Michel Gaston, Mme Feinermann (née Michel) Francine, Mme Malamet (née Michel) Nicole, Mme Schule Lucie, M. Schule Albert, M. Schule Gilbert, Mme Weiller (née Michel) Marguerite.


Pour cela, le 26 octobre 1989, Yad Vashem a décerné à René Bessède, né le 09 février 1902 et décédé le 28 mars 1965, le titre de « Juste parmi les Nations ». Cette plaque (photo) a été apposée sous la Halle de la Mairie de Caussade et découverte lors d'une cérémonie en décembre 1990.


N'oublions pas, sinon "Pour sûr, tout reviendra un jour !".


Sources : 
Yad Vashem 
Anonymes, Justes et Persécutés durant la période Nazie 
Rapport de gendarmerie de Caussade du 22 juin 1943.

St Antonin - Justes parmi les nations
Alice et Armand Fraysse

L’histoire est ainsi faite que les choses sont oubliées après que le flambeau se soit éteint, car, à un moment donné, personne n’a été là pour le maintenir allumé. Il suffit pourtant d’une étincelle pour que cette flamme reprenne vie… 


La transmission de la mémoire est une belle expression qui n’a de sens que si elle est suivie d'une attention permanente.  


Souvenons-nous…


Armand et Alice Fraysse étaient un couple sans enfants. Jusqu’à la guerre, ils tenaient une auberge de jeunesse à Saint-Antonin-Noble-Val. Puis, durant l’occupation, ils ont dû fermer l’auberge et ont travaillé dans des fermes pour gagner leur vie. 


En 1943, ils emmènent chez eux Jacques Bronstein, six ans, fils d’immigrants juifs de Pologne. Les Bronstein avaient fui Rouen, occupée par les Allemands, et s’étaient cachés à Carcassonne. Ils ont placé leur fils chez les Fraysse pour sa sécurité. Dans son témoignage après la guerre, Jacques Bronstein a parlé avec émotion de la gentillesse du couple Fraysse, qu’il a appris à appeler Tonton et Tantine : « Tantine m’a dit avec une douceur angélique que je n’avais rien à craindre et qu’elle ferait tout pour que je me sente comme l’un des membres de la famille avec eux. » 
Les villageois, quant à eux, ont toujours pensé qu’il s’agissait de leur neveu. Néanmoins, certains voisins commencèrent à avoir des doutes… des soupçons et dirent à Mme Fraysse « qu’elle était folle de cacher un petit Juif dans sa maison ». 


C’étaient les heures sombres de notre pays et par là même de nos villages. N’oublions pas que, début juin 1943, une rafle avait lieu à la Brasserie à Saint Antonin. 13 Juifs furent arrêtés et déportés, sans retour, de Drancy à Auschwitz.


60 autres Juifs, assignés à résidence, furent avertis à temps par le maire résistant du village, Paul Benet (élu le 3 mai 1925 jusqu’au 3 août 1958) et disparurent dans la nature ainsi qu'en atteste une lettre du Préfet du Tarn-et-Garonne.


Au début de l’été 1944, une force blindée de la division allemande Das Reich, présente un moment dans toute notre région, occupa le village. Les Allemands logeaient à l’école locale et menèrent des recherches contre les Juifs du secteur, mais aussi contre les groupes de résistance et les communistes. Malgré le danger accru, les Fraysse continuèrent à cacher le jeune Bronstein. Le dimanche, ils l’emmenaient au temple protestant. Il en conserva des souvenirs nostalgiques. La nuit, Alice lui lisait des passages de la Bible, insistant sur le fait que c’était l’histoire de son peuple.


Jacques Bronstein resta en contact avec les Fraysse après l’occupation. Il rendit visite à Armand peu avant sa mort et correspondit avec Alice. Après s’être installé en Israël, il voulu lui envoyer un billet pour qu’elle puisse venir le voir mais la vieille femme, trop âgée et qui n’avait jamais quitté son village, déclina l’invitation non sans regret et une profonde émotion. 
Jacques Bronstein a fait un pèlerinage à Saint Antonin, en 2000, et a fait placer une plaque sur la tombe du couple. La ville, quant à elle, a placé une autre plaque sur leur maison. 


Le 22 décembre 1997, Yad Vashem a reconnu Armand et Alice Fraysse comme justes parmi les nations.
Si vous voulez leur rendre visite, vous trouverez leur tombe à St Antonin Noble Val dans le cimetière protestant.


Sources :
- Yad Vashem : The Righteous Among the Nations Database. 
- A.J.P.N.
Photos : Yad Vashem . 

Flóra "Florence" Witz née Klein : survivante de l' holocauste.
(histoire non liée à l'histoire du camp de Septfonds)

Traduit de l'anglais par "Google Translater"
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Flóra "Florence" WITZ née KLEIN, décédée en décembre 2018, est une survivante de l’holocauste. 
Elle est la mère de Chaim WITZ alias Gene SIMMONS, bassiste du légendaire groupe de hard rock américain KISS, né le 25 août 1949 à Haïfa - Israël, de parents juifs hongrois. Cinq ou six ans après sa naissance, ses parents se sont séparés, sa mère l'a amené vivre aux États-Unis. Ils se sont installés à Williamsburg, Brooklyn, New York.


Gene Simmons est conscient du lien de sa famille avec l'Holocauste, mais uniquement à cause de ses propres recherches. Sa mère, qui a été emmenée dans un camp de concentration de l'Allemagne nazie en tant qu'adolescente, refuse toujours de revenir à ces horribles jours.


« J'ai fait ma propre recherche et j'ai tout découvert de ces heures terribles. J'ai essayé d'en parler, mais elle refuse. Elle vit sa mère entrer dans les chambres à gaz. Toute sa famille a été détruite. Ma mère était la seule à vivre. Et elle avait 14 ans.


Chain Witz a immigré à New York avec sa mère à l'âge de 8 ans. Ils se sont installés à Williamsburg, Brooklyn, New York. Son père, Feri Witz, avait abandonné la famille lorsque le futur Gene Simmons avait environ 6 ans. Ce ne sera que des années plus tard, grâce à ses voyages, que Simmons apprendra l'épreuve de sa mère hongroise.


"Je ne peux jamais débloquer cette porte et faire apparaître les souvenirs", a déclaré Flora Klein en 2015. "Parce que si je le faisais, je deviendrais folle et je ne reviendrais jamais".


Simmons a finalement trouvé des réponses, dans son pays natal. «Je suis allé au musée de l'Holocauste en Israël», a déclaré Simmons à « The Big Issue ». "Les nazis ont conservé des registres détaillés de tous les noms, et j'ai vu le nom de ma mère à 14 ans, listé comme l'un des passagers du train".


Sources:
- Ultimate Classic rock - 06/2016; Gene Simmons' Mom, the Holocaust, and Me".
- The Huffington Post. Retrieved June 14, 2015.
Photos-montage : JM Labarta
- Pinterest (Flora Witz et le jeune Chaim);
- Frederick M. Brown, Getty Images. (Gene "Chaim" SIMMONS, bassiste de KISS)

Ginette Cherkasky, épouse Kolinka : survivante de l' holocauste.
(histoire non liée à l'histoire du camp de Septfonds)

Ginette CHERKASKY, épouse KOLINKA, rescapée du camp d’Auschwitz II Birkenau, et figure actuelle du témoignage de la déportation. Elle est la mère de Richard KOLINKA né le 7 juillet 1953 à Paris, batteur du légendaire groupe français TÉLÉPHONE.


Elle est née le 4 février 1925 à Paris dans une famille non pratiquante d’origine juive. Son grand-père paternel venait de Russie. Son père est né à Paris. Sa mère est d’origine roumaine.


Elle a vécu sa petite enfance dans le 4ème arrondissement puis à Aubervilliers. Elle est la sixième d’une famille de sept enfants et a eu une enfance très protégée. Son père, Léon, avait un atelier de confection. En 1941, les arrestations concernent d’abord les hommes : dans sa famille ce furent le beau-frère et le frère de son père.


En juillet 1942, on les prévient qu’ils vont être tous arrêtés comme communistes. Ils fuient en zone non occupée.


Ginette et deux de ses sœurs font une première tentative par Angoulême, mais sont emprisonnées pendant huit jours en attendant la vérification de leurs identités. Libérées, elles retournent à Paris, puis retrouvent un passeur à Châlons-sur-Saône. Toute la famille s’installe en Avignon. Ils travaillent tous sur les marchés; Ginette travaille d’abord comme secrétaire.


Le 13 mars 1944, la Gestapo et la Milice viennent arrêter les hommes de la famille: son père, son frère de 12 ans et son neveu de 14 ans, sur dénonciation. Devant les remarques de Ginette, ils l’embarquent aussi. Ils passent par la prison d’Avignon, puis celle des Baumettes à Marseille. Ils sont internés au camp de Drancy.


Le 13 avril 1944, ils sont déportés par le convoi 71 en wagons à bestiaux depuis la gare de Bobigny jusqu’à Auschwitz Birkenau. Son père et son frère rejoignent les camions et sont gazés à l’arrivée. Ginette entre dans le camp des femmes, est tatouée, matricule 78 599. Son neveu entre dans celui des hommes.


Fin octobre 1944, elle est transférée jusqu’à Bergen-Belsen qui est en pleine anarchie et où la loi du plus fort règne. Elle est sous une tente.


En février 1945, elle est envoyée à Raguhn, près de Leipzig. Les conditions matérielles sont un peu moins désastreuses qu’à Bergen-Belsen et elle travaille en usine.


En avril 1945, devant l’approche des armées alliées, elle est transférée pendant 8 jours, par un « train de la mort » jusqu’au camp de Theresienstadt. Ginette est atteinte du typhus.


Libérée, début mai 1945, elle est rapatriée par les Américains en avion sanitaire à Lyon. Elle pèse tout au plus 28 kg.


Sources : Cercle d’Etudes de la Déportation et de la Shoah
Photos : montage JML

Samuel Ringer, père de Catherine Ringer : survivant de l' holocauste.
(histoire non liée à l'histoire du camp de Septfonds)

Samuel RINGER, peintre juif polonais est né le 5 Novembre 1918 à Tarnöw. Fils d’une couturière et d’un tailleur costumier de théâtre, il grandit à Oswiecim, devenu Auschwitz pendant l’Occupation allemande.


Il est le père de Catherine Ringer, qui, avec Fred Chichin formaient le duo Les Rita Mitsouko.


En 1937, malgré la ségrégation antijuive, il est accepté à l'académie des Beaux arts de Cracovie où il recevra en 1939, malgré l'antisémitisme montant, le premier prix de dessin.


En 1940, il est forcé de travailler à la construction du camp d’Auschwitz puis déporté la même année à Annaberg. Il connaitra neuf camps de concentration : Sacrauen en pleine forêt, le commando de Mechtal en Silésie, Markstädt (sous-camp de Gross-Rosen), Fünfteichen, Gross Rosen, Buchenwald, Berg an Elster (sous-camp de Buchenwald). Puis c’est au camp de Theresienstadt que Sam Ringer est finalement libéré par les Russes au printemps 1945.


Malade, il est soigné dans un hôpital de Litomierzyce en Tchécoslovaquie puis ramené à Cracovie où il est accepté dans un hôpital juif. Durant sa convalescence, il s’inscrit pour sa troisième année d’études aux mêmes Beaux-Arts de Cracovie. En 1947, il arrive en France et poursuit ses études aux Beaux-Arts de Paris pendant six ans.


En 1957, il se marie avec Jeanine Etlinger, rencontrée aux Beaux-Arts de Paris. Ils auront deux enfants dont Catherine née en 1957. Il décèdera à Paris en 1986.