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SEPTFONDS
Un village du Bas-Quercy en Tarn-et-Garonne, ancienne bastide du XIIIème siècle.
Des vies, des histoires, un patrimoine riche...
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Tarn et Garonne
Depuis le 01/01/2022
Proche de la D19, à droite avant d'arriver à Lacapelle-Livron en venant de Caylus, elle surplombe la vallée de la Bonnette. Et c' est toujours un régal pour les yeux, certes de l' admirer mais aussi d' admirer de cette hauteur les paysages verdoyants qui s' étendent à perte de vue.
Dans un style gothique flamboyant, elle a été élevée en 1472.
D' après un inventaire général fait en 1981, il est écrit que "le 18 mars 1471, Catherine de Gorsse, veuve de Pierre de Pause, riche marchand anobli de Lacapelle Livron, fait un legs pour la construction d'une chapelle au lieu dit Pech Jonquières. Son fils, Pierre Pause, bachelier en droit passe, le 3 décembre 1472, le marché de construction de la chapelle avec les tailleurs de pierre Pierre Fabre et Guillaume Botet, originaires de Lunac (Aveyron)".
Après sa construction, la chapelle servit de chapelle funéraire pour la famille De Pause.
La toiture est en lauzes, les pierres plates typiques du pays.
Photo JML (16/05/2020) - Canon EOS 100D 18-135 mm
Que vous arriviez de Caylus, de Puylaroque ou du Lot voisin, vous ne trouverez pas Mouillac sans quitter les routes départementales.
Vous trouverez Mouillac en prenant le chemin communal qui, bien que goudronné et largement praticable, n’en est pas moins... de traverse, et qui, comme étant... de traverse, traverse le village.
Mais ne cherchez pas non plus un village tel qu’on l’entend. Vous ne trouverez qu’une belle église et rien autour, plus loin un beau moulin et rien autour et plus loin encore, la mairie et… c’est ça !... rien autour !!! Puis, ça et là, des maisons, des fermes, disséminées sur tout le territoire de la commune. On est loin ici de l’idée que l’on se fait d’un village traditionnel à l’agglomération compacte.
Mais ce ne sont pas ses 96 habitants recensés en 2018 qui vont s’en plaindre. Ses habitants qui, en 2008, avaient élu la plus jeune maire de France. La jeune Emeline avait alors 22 ans et deux mois.
Photos JML (10/01/2021) - Canon EOS 100D 18-135 mm
NB: Concernant la photo de l' église seule, ne vous y trompez pas... Elle n' est pas dans un enclos fermé par un portail : c' est votre serviteur qui était au beau milieu... du cimetière voisin !!! 😉 Et vous noterez que j' avais bien fermé le portail car à l' extérieur, il faisait très froid.
A Lalbenque hier mardi, le traditionnel marché aux truffes du mardi avant Noël. Beaucoup de monde, pas de grosses quantités à vendre..."c'est à cause du temps, mon bon monsieur..., trop chaud...pas assez de pluie cet été... !!!" Et un prix à 4 chiffres...1000€/kilo avant négociation... C'est à cause du temps...!!!.
Photo : JML (22/12/2015) - Samsung A5 - 16:9.
Situé dans un point bas de la commune, mon dernier passage ici datait de l’été dernier. Surprise ce matin en voyant les bassins vidés de leur eau. Et vu l’état des abords, il semble que l’ensemble soit en restauration.
C’est l’occasion de voir de près le fond des bassins pavés de pierres savamment disposées. Exactement comme dans nos rues piétonnes, avec une rigole centrale permettant l’évacuation de l’eau justement lorsque les bassins sont vidés. Le bon sens pratique de nos anciens et un travail fini jusqu’ au bout du bout. Remarquable !
L’occasion également pour les restaurateurs, je l’espère, de remettre en place les dalles de pierres qui, avec le temps, avaient glissé au fond du bassin. Ces dalles orientées vers l’ intérieur du bassin qui servaient de planches à laver.
Dernière précision, le lavoir se trouve sur le cours du petit ruisseau des Frayssinades. Y aurait-il des frênes à proximité ?
Maintenant, je prends rendez-vous dans quelques mois pour faire un nouveau passage printanier, avec l’espoir de revoir ce lavoir beau comme un sous neuf !!!
Photo : JML (17/12/2020) - Samsung A5 - 16:9.
SAÏGON !!!
Ville du vietnam devenue Hô-Chi-Minh-Ville en 1975...mais aussi un lieu mythique, une guinguette, un dancing à ciel ouvert dans les années 1950-60-70... en bordure de la Lère sur la commune de Cayriech-82. Aujourd'hui à l' abandon. Seuls subsistent le cabanon/buvette et la piste de danse cimentée recouverte partiellement de végétation.
Photo : JML - 2016
C' était la tradition des fêtes de la Pentecôte à Caylus. Le traditionnel repas familial annuel se tenait chez Tonton Martin et Tata Louise, avenue du 8 mai 1945.
Louise, née Falip, une des quatre filles de mon arrière grand-mère Eugénie, dite "mémé Génie". Louise, tout droit sortie de Septfonds où elle avait rencontré Martin Gaïda, tout droit arrivé dans les années 1930 du Piémont en Italie, et qui, très vite, prouva ses talents de maçon dans diverses entreprises de la région pour finir tailleur et sculpteur de pierre à la retraite à Caylus.
A l'heure actuelle, un bon nombre de maisons de Caylus possède encore ses célèbres cendriers, ses blasons de Caylus, ses mortiers et pilons en pierre taillée qu'il distribuait le plus souvent gratuitement à tous ses proches autant qu'à la famille.
Et si son fils, Jacky Gaïda, habite toujours à l'heure actuelle à l'angle de cette avenue du 8 mai 1945 et de la bien nommée "rue du tailleur de pierre", ce n' est peut-être pas un hasard... !
Après le repas, les chaises étaient sorties sur le trottoir. Une énorme foule se pressait déjà de part et d'autre de l'avenue. S'en suivait une bonne heure d'enchantement. Une heure de défilé durant laquelle se succédaient, majorettes, cliques civiles ou militaires, et les magnifiques chars que chaque quartier confectionnait durant tout l'hiver, à l'abri des regards et dans la plus grande discrétion, pour ne les dévoiler que ce jour-là.
Photos : collection familiale. Le défilé remonte l' avenue du 8 mai 1945 (arrivant de St Antonin) et va tourner à gauche, passant devant la bascule.
Lorsqu'on emprunte la route départementale 75 bis de Caussade à Cazals, vous trouverez, sur la gauche, proche du bord de cette route, ces dolmens au point culminant de cette douce mais régulière montée, à la cote altimétrique de 312 mètres. Datant du 3ème millénaire avant notre ère, ils se situent sur la commune de Saint Antonin Noble Val et font partie d’un ensemble de mégalithes disséminés sur les communes de Cazals, Montricoux, Penne et St Antonin.
Ne cherchez pas la vue que j’ai prise, en passant sur la route. De celle-ci nous voyons le coté sud du monument. L' entrée se voit en contournant le site par le petit chemin à gauche. Elle fait face au soleil levant.
Les premières tentatives de fouilles archéologiques connues remontent au début de la seconde moitié du XIXème siècle, puis divers intervenants anonymes ont fréquenté le monument.
Mais ce ne sont réellement que les fouilles de 1988-1989, 6 mois de travail, qui ont donné la meilleure étude. Un travail réalisé par une équipe de bénévoles rassemblés au nom du Groupe d’Etudes Préhistoriques du Quercy Caussadais, en collaboration avec le Centre d’Anthropologie C.N.R.S. (Centre National de la Recherche Scientifique) / E.H.E.S.S. (École des Hautes Études en Sciences Sociales de Toulouse), sous la direction de Bernard Pajot, Septfontois et chercheur au C.N.R.S.
Après les fouilles, la restauration et la protection ont été réalisées durant les années suivantes.
On parle de « dolmens emboités » car les dernières fouilles ont apporté des réponses décisives à des interrogations : nous sommes en présence de deux monuments successifs emboités, bien protégés sous ce que nous voyons de nos jours, à savoir le tumulus qui a été construit en pierres sèches et parementé, après les fouilles, en guise de protection, compte tenu du piteux état du monument. Les pierres de l’entrée, bien visibles sur ma photo, ont ainsi été protégées.
Actuellement, une clôture est là pour protéger ce site unique. Ne cherchez pas à y pénétrer. Photographiez à travers le grillage... ou par dessus pour les plus grands.
Photo JML (21/05/2021) - Samsung A5 - 16:9.
Nous sommes tout en haut des marches de la mairie. En face c'est l'ancienne route de Paris, bien paisible en ce début 1900.
N'oublions pas que cette "route de Paris " est l'ancienne Nationale 20 reliant, avant 1996, Paris à la frontière franco-espagnole d'un seul trait, et qui passait à l'origine au centre ville de Caussade. On imagine ce que serait cette voie et le centre ville de nos jours sans la déviation faite il y a quelques décennies... Et sans l' autoroute...
NB : la photo ne m' appartient pas. Elle est donc partagée sans réserve de ma part mais peut être soumise à des droits de la part des Editions Poux. .
En quittant Limogne en Quercy pour se rendre à Cajarc, une petite route à droite nous mène au mas de Bories. Et là, à l’entrée de cette route, sur la droite, se dresse cette stèle, perdue en pleine campagne, mais qui, comme toutes ces stèles isolées, est là pour rappeler des événements tragiques.
Nous sommes en mai - juin 1944…
…le débarquement allié est imminent. La division « Das Reich » est dispersée dans toute notre région. Cette 2eme Division SS « Das Reich » ou Division « Das Reich » est l'une des 38 divisions de la Waffen-SS (littéralement « escadron de protection en armes ») durant la Seconde Guerre mondiale. Au total, ce sont environ 15 000 hommes qui sont répartis dans une cinquantaine de cantonnements à Montauban et dans les environs.
Elle reçoit l’ordre de rejoindre au plus vite la Normandie. Le regroupement se fait, mais non sans peine, car les SS se trouvent partout confrontés aux maquis du Quercy, de la Dordogne et du Limousin, particulièrement actifs pour ralentir leur progression.
En représailles, ils multiplient les exactions, exécutions sommaires et massacres de civils afin de terroriser les populations. Ils exercent avec une violence inouïe ce que leurs actualités dénomment pudiquement des « opérations de nettoyage dans le Sud de la France ». Le 10 juin, souvenons nous d’Oradour sur Glane...
Le 1er juin 1944, une colonne de Waffen-SS de cette division, stationnée au camp de Caylus (82), lance des représailles en réponse au sabotage de la voie ferrée à la gare de Capdenac (46) par les résistants, effectué à l’aube ce matin-là. Ils tuent neuf civils à Limogne-en-Quercy, Cadrieu et Frontenac.
A Limogne-en-Quercy, à moins de 20 km de Caylus, c’était un jour de foire. Les Waffen-SS firent irruption dans le village et tuèrent, au hasard, trois hommes dans les rues. A l’extérieur de Limogne, sur la route de Cajarc, ils en tuèrent trois autres qui avaient pris peur et s’enfuyaient. Le plus jeune avait 14 ans. C’est à l’endroit de ces assassinats que se trouve cette stèle, tout proche de la route Limogne – Cajarc, à droite en allant vers le mas de Bories…
Charles, Louis, Lucien Vernhet était né le 8 mai 1927 à Calvignac (Lot - village voisin), dans le hameau d’Aubiac, en limite de Saint-Jean de Laur. Il était le fils d’Elie Vernhet, cultivateur, né le 1er août 1900 à Calvignac et de Marie Marty, née à Cajarc (village proche), le 15 mai 1895, sans profession, veuve de guerre 14-18. Il était parti avec une certaine somme d’argent, pour faire des achats à la foire ; elle lui fut dérobée, ainsi que sa montre, par ses assassins, des Waffen-SS de la Division Das Reich.
Léopold, Jean, Joseph Azam était né le 16 mars 1923 à Saint-Jean de Laur. Il était le fils de Joseph et Marie-Emilie Bach, née à Lugagnac (Lot – village voisin), tous deux cultivateurs à Saint-Jean de Laur, au mas de Maral.
Lambert, Eugène, Sébastien Puel était né le 28 janvier 1930 à Cahors (Lot). Il était le fils de Jeanne, Georgette, Paule Puel, née à Saint-Jean de Laur, en 1911, où ils habitaient.
Ils avaient respectivement 17, 21 et 14 ans lorsque, ce premier juin 1944, ils arrivèrent à vélo de Saint-Jean de Laur pour se rendre au marché de Limogne en Quercy. Ils s’arrêtèrent à l’entrée du village côté Cajarc, chez le demi-frère de Charles Vernhet, René Goffre, qui était garagiste.
Là, on leur dit de repartir tout de suite car les Allemands étaient dans le village et tiraient sur les gens. On leur dit aussi de ne pas prendre la route de Cajarc, mais un chemin qui leur faisait rejoindre directement Saint-Jean de Laur.
Ils n’en firent rien, et quand ils entendirent le convoi des jeeps allemandes derrière eux, ils bifurquèrent sur une petite route à leur droite en direction du mas de Bories. Ils jetèrent leurs bicyclettes contre un mur de pierres sèches sur lequel ils grimpèrent à l’instant où les soldats les rattrapèrent et leur tirèrent dessus.
La stèle photographiée se trouve à l’endroit même où ils ont été abattus et retrouvés morts.
Passants, recueillez vous et souvenez-vous que tout peut revenir un jour !!
Photo JML (18/04/2022) - Samsung S21 - 16:9.
Sources : toutes les informations ici rassemblées sur ces trois jeunes proviennent de publications de Mme Anne Verdet sur le site Le Maitron (dictionnaire biographique).
Ce résumé ne prétend pas être le fruit de découvertes, mais plutôt un résumé d’une partie de ce qui a été publié au sujet ce cette halle depuis le début du XXème siècle. Et c’est le fait d’avoir sous les yeux les deux cartes postales ci-jointes qui m’a incité à rechercher et rassembler ces informations. Deux cartes postales des éditions Déjean et Vaissié à Caylus achetées il y a quelques temps…
D’ après sa structure et sa forme, la halle de Caylus date de la fin du XVème siècle… début du XVIème siècle. A son origine, elle était sur la gauche de la place, c’est à dire sur le côté opposé à celui où elle se trouve actuellement. En observant de près, on voit que certains piliers sont de date plus récente. En effet, vers les années 1760 elle menaçait ruine et avait été étayée avant qu’elle ne fut réparée.
Déjà, la commune avait évoqué l’idée de la déplacer avec comme principal argument qu’elle gênait les lourdes charrettes paysannes chargées de produits du sol (parfaitement illustré par la carte postale), car elle était placée du côté où l’accès à la place est pratiquement… et toujours… le seul possible. Mais sous la pression des notables et curé de Caylus, le projet de déplacement fut abandonné.
A cette époque, la Maison Commune posait également problème. Depuis 1441, ses premières mentions, elle était située au centre de la place actuelle qui donc n’existait pas. Elle menaçait ruine, comme l’exposait le 1er consul de la ville, le chevalier de Lagardelle qui, en 1779 disait : « l’édifice menace d’une ruine prochaine. Depuis deux ans, tant les officiers royaux que les officiers municipaux, auxquels il est commun, n’y tiennent plus aucune séance, l’ayant déserté par crainte d’être écrasés tant par la chute du toit que des planchers et murs ». Elle fut donc démolie et une maison fut achetée « au midi », sa place actuelle, maison plus digne appartenant à un aubergiste, le Sieur Célarié. De ce fait, une place commençait à naître, permettant ainsi la tenue plus importante des foires et marchés.
Mais finalement, le vieux projet de déplacement de la halle fit son chemin et fut repris plus tard, en 1905, avec l’agrément du ministère, puisque la halle fut, au préalable, classée monument historique par arrêté du 16 février 1900. Cette autorisation se doublant d’une autorisation à la déplacer pour qu’elle puisse être agrandie.
Le dossier fut ouvert en août 1901. Un devis de 8237 frs, dressé par l’architecte Mr Chaine, a été approuvé par Mr le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts, mais, pour des raisons internes, l’administration municipale suspendit l’instruction de l’affaire, jusqu’ à une reprise favorable, 3 ans plus tard, sous la mandature du nouveau maire Antoine Linon. Cette reprise fut délibérée lors de la séance du conseil municipal du 12 juin 1904.
Elle fut donc déplacée et, pour beaucoup, malheureusement agrandie en longueur. C’est pour cette raison que nous trouvons des piliers plus neufs, lui faisant perdre de ce fait son cachet archaïque.
Comme beaucoup de halle, c’était une halle aux grains et, particulièrement à Caylus, une halle au blé, comme en attestent 3 mesures de contenance variable situées sur les murets, dont la plus grande a une capacité de 40 litres. Ces mesures subsistent de l’origine de la halle et, variant d’une région à une autre, servaient pour la mesure du Quercy et pour celle du Rouergue.
Elle forme actuellement un rectangle de 18m71 de longueur sur 7m64 de largeur, clôturé par un petit muret de 0m85 de hauteur. Ce muret est interrompu 6 fois (2 fois sur chaque côté sur la longueur et 1 fois sur chaque côté sur la largeur), permettant son accès intérieur par divers passages. Le dessus du muret est recouvert de dalles plates plus larges, faisant office de table pour les marchands qui pouvaient ainsi déposer leur marchandise.
La toiture à 4 pans est recouverte d’ardoises imbriquées et est supportée par une charpente à la ferme classique mais dont les deux extrémités offrent une disposition plus curieuse, à l’ endroit où se relient les deux pans transversaux. 18 piliers de pierres soutiennent cette charpente actuelle, contre 14 piliers pour la halle d’origine plus courte en longueur. En fait, en termes de piliers, la halle a été rallongée de 2 piliers par côté de longueur, comme en témoignent les deux photos jointes.
Depuis la fin de la première guerre mondiale, les marchés de Caylus ont peut être moins d’importance, mais subsistent toujours sous et autour de la halle, toute l'année le mardi de 8h à 13h.
JML - avril 2020.
Sources :
1 - Congrès archéologique de France tenu à paris en 1934 – A. Picard Librairie – 1936 – page 149.
2 - Conseil Général T et G. - Rapports du Préfet et Procès-verbaux des séances – 1ère session ordinaire de 1901.
3 - Procès verbaux des séances du Conseil Général de T. et G. – 2ème séance ordinaire de 1904.
4 - Bulletin archéologique de Tarn et Garonne. Année 1951. Chanoine Gayne
5 - Cartes postales des Editions Déjean et Vaissié à Caylus - non datées. Coll. personnelle JM - Samsung A5 - 16:9.
Cutting en Moselle.... Puylaroque en Tarn et Garonne... deux villages distants de 831 km, que rien ne destinait à rapprocher. Et pourtant...
Retour dans l’histoire : 1940, l’Allemagne nazie envahit la France. L’Alsace-Lorraine est à nouveau annexée. L’administration allemande s’installe et Hitler veut d’une Allemagne où seule la langue allemande sera tolérée et parlée. Fin octobre, les populations Mosellanes sont averties qu’elles doivent partir pour laisser la place à des familles parlant allemand. C’est l’expulsion de novembre 1940 : un exil intérieur, certes, mais un exil.
Un convoi se forme à Dieuze, grosse commune Mosellane du Saulnois. Il sera envoyé à Montauban. Ce train amène des habitants des communes voisines de Dieuze. On va les répartir suivant les possibilités de les loger. C’est ainsi que l’on retrouve, entr’autre, des familles de Lindre-Basse et Conthil à Septfonds et de Cutting à Puylaroque. Mais bien d’ autres communes du département et de la région ont également accueilli des Lorrains.
Durant ces cinq années d’exil (1940 – 1945), de nombreuses familles vécurent donc dans nos villages. Les jeunes se fréquentèrent et des couples Mosello-Quercynois se formèrent. A la fin de la guerre, la plupart des familles repartirent retrouver leur maison en Lorraine mais certains et certaines restèrent ici et fondèrent une famille. Ainsi va la vie. Mais un pont était désormais construit entre nos deux régions.
Ils ont pour nom Claudon, Pilchen, Caromelle et tant d’autres à Septfonds, Canihac et d’autres à Puylaroque. Des Lorrains que le destin a poussé jusqu’à chez nous, et dont le cœur est toujours en Moselle.
C’est le cas de Rose Canihac, ancienne de Cutting, mariée à Puylaroque. Avec l'abbé Mathieu, elle est à l'origine des liens renoués entre les deux communes. Les deux villages ont été officiellement jumelés.
En juillet 2010, j' étais en visite dans le village de Lindre-Basse chez mes amis de la famille Claudon, dont un des membres, Antoine s’est marié à Septfonds et y a fait sa vie. Un jour, en visitant la région, je suis passé à Cutting tout proche, et, surprise… à l’entrée du village j’ai découvert le même panneau que ceux qui sont aux entrées de Puylaroque...
Photos JML : Cutting 07/2010 - Canon EOS 100D et Puylaroque 09/2016 - Samsung A5 - 16:9.
On a l’illusion d’un enchevêtrement de murs et de toitures. Mais ce n’est qu’une impression due au plan serré de la photo. Celui-ci est voulu pour montrer cet ensemble compact, formé par le puits couvert, sécurisé par une porte en bois, et par le four dont la forme circulaire extérieure de la chambre de chauffe se devine à peine car en grande partie dissimulée par la végétation du premier plan.
Il fut un temps durant lequel chaque village, voire chaque hameau, possédait son four communal. Très peu d’entre eux sont encore utilisés régulièrement mais on peut toujours les admirer par centaines.
Souvent par crainte des incendies, les fours collectifs étaient une construction indépendante des autres habitations. Bâtiments trapus, massifs, ils étaient la plupart du temps construits sur le même plan : un hangar en toit charpenté ou voûté couvert de lauze (ici tuile canal), ainsi que d’une chambre de chauffe protégée par des murs maçonnés et toujours voûtée pour permettre une meilleure diffusion de la chaleur.
Au début des années 2010, après la restauration du puits, les habitants du hameau de Montpalach ont souhaité remettre en état le four à pain qui était abandonné depuis plus de 50 ans. La commune est intervenue pour l'acquérir et le mettre à disposition des habitants afin qu'ils puissent le restaurer. Ce fut chose faite grâce à la mobilisation des habitants bien aidés en cela, techniquement, par l’APICQ (Association pour la Promotion de l’Identité des Causses du Quercy).
Photo : JML (09/02/2022) - Samsung S21 - 16:9.
Une ancienne boutique aujourd'hui fermée, face à la mairie, proche de l'église, avec la façade "dans son jus", nous rappelle le temps des expositions universelles, et plus précisément celle de "Paris 1900".
En 1900, le monde était focalisé sur l' exposition universelle de Paris, considérée comme la plus belle du siècle. Les manufactures horlogères, dont celle de l'horloger Suisse Georges Favre-Jacot, fondateur de ce qui deviendra la manufacture de montres Zenith, y étaient présentes et rivalisaient de moyens pour proposer à la clientèle ce que l'industrie pouvait lui offrir de plus novateur, perfectionné et qui symbolisait l'appartenance au monde contemporain.
C' est dire l'âge de cet ancien commerce de Saint Antonin Noble val !
Photo JML (24/01/2018) - Canon EOS 100 D.
De loin, on croirait voir une maison en miniature, orientée vers le soleil levant, de forme rectangulaire, d’environ 5 mètres X 4 mètres, et d’environ 4 mètres de hauteur, du sol au faîte du toit.
Elle est construite en pierres calcaires équarries, certainement des pierres du pays. Son toit à deux pentes est recouvert de tuile canal. Il est intéressant de noter qu’elle est construite dans les mêmes matériaux que la maison d’habitation, la grange et les dépendances voisines.
Un arbre judicieusement planté à gauche, permet de préserver le bâtiment du soleil, pendant les heures les plus chaudes des après-midi d’été.
Mais sur le devant de la bâtisse, la présence d’une volière, cet enclos prenant appui contre la façade, entièrement grillagée sur les trois côtés ainsi que sur le dessus, et uniquement accessible par une porte également grillagée, interroge.
Par chance, le propriétaire du lieu est là, en train de bricoler son motoculteur, et très aimablement, il me donne de précieux renseignements ….
Ce beau petit bâtiment est un poulailler-porcherie construit « il y a plus de 100 ans ». Le poulailler étant, bien évidemment, situé au premier niveau. La façade présente deux portes car il y a deux compartiments à cochons à l’intérieur. Quant à la troisième ouverture centrale sous le toit, elle n’a pas de porte mais la présence de gongs sur le jambage de gauche prouve bien qu’il y en avait une à l’origine. C’était l’accès au poulailler, non pour les poules, mais pour les fermières et fermiers.
On remarque également sur la droite, à mi hauteur, une petite ouverture avec une pierre servant de reposoir. Elle a été bouchée par des pierres. On l’appelle « la poulière ». Elle était située en hauteur afin de protéger les volailles des prédateurs tels que les renards ou les rongeurs. Les poules y accédaient par une planche avec tasseaux qui faisait office de rampe ou par une échelle retirée la nuit pour éviter les intrusions.
Cette ouverture servait également de trappe d’aération permettant de dégager les odeurs d’ammoniac dégagées par les fientes, afin de protéger le système respiratoire des poules (et le nôtre aussi !). Enfin, autre utilité de cette ouverture : son orientation au soleil levant afin que les poules, attirées par la lumière, sortent plus facilement le matin.
En faisant le tour du petit bâtiment, on découvre une même petite lucarne avec sa pierre d’accès, à mi-hauteur sur le côté gauche. Les autres faces sont dépourvues de toute ouverture.
La volière quant à elle était optionnelle. Elle était placée pour empêcher la volaille de partir trop loin tout en ayant un extérieur, et présentait également l’avantage de protéger un peu plus contre les prédateurs tels que renard et rapaces un peu trop gourmands. Dans ce cas, on obstruait volontairement les poulières qui ne donnaient pas directement dans la volière.
C’est donc un beau petit bâtiment plein d’intérêt. Dans son cas, il y a fort longtemps qu’il n’a plus qu’un intérêt décoratif et patrimonial. Son état général est remarquable compte tenu de son âge et du fait qu’il n’a jamais été remanié. A n’en pas douter, c’est certainement un gage de grande qualité dans sa conception et sa construction.
Photo JML (17/01/2022) - Canon EOS 100 D.
C' est l’histoire d’un moulin implanté sur une dérivation du ruisseau du Candé, à l'aval du village. Il aurait été construit en 1733 à l’initiative de Paul S, si l’on se réfère à la date portée sur le linteau d’une porte et à des témoignages oraux. Mais certains indices trouvés par des spécialistes, indiqueraient la présence d’un moulin hydraulique médiéval, de ce fait beaucoup plus ancien.
Début 1900, il change de propriétaire à deux reprises. Après quelques transformations, (il est fait état d’une maison, d’un moulin et d’une boulangerie avec son four, puis dans un deuxième temps d’un magasin, d’un garage et d’un hangar à bois), il sert à la mouture des grains.
L’histoire de la boulangerie de Lapenche est lancée. Le moulin devient l’un des plus importants moulins de la commune avec, à l’époque, trois paires de meules. La boulangerie gagne une bonne réputation qui perdurera durant plusieurs décennies, sous la direction de la famille du créateur qui redevient propriétaire du lieu.
La photo montre le patron, Mr Soupa., au premier plan et son employé, Ernest Lagane de Septfonds. Ce sont les derniers boulangers de Lapenche, le four s'étant éteint définitivement il y a une quarantaine d' années. Une photo qui n’est pas sans rappeler le célèbre Aimable Castanier, le boulanger de Marcel Pagnol qui n'a pas son pareil pour faire du bon pain. Aimable, avec son « marcel » et sa chevelure enfarinée… Ça sent bon le pain chaud, le pain croustillant, la chaleur du four. Toute une époque !!!
Et pour les septiques, la preuve que l' on peut être à la fois "au four et au moulin" 😉
Photo : coll personnelle.
Infos: cf - patrimoine.laregion
Bien que plus proche de Septfonds, c’est un petit hameau, déjà attesté au XIIIème siècle comme une possession de Saint Antonin et dépendant du diocèse de Cahors. Un petit hameau isolé et situé dans le triangle Septfonds-Caylus-Saint Antonin, mais qui appartient à la vaste commune de Saint Antonin Noble Val. Son nom : « Servanac » proviendrait du latin « servanacum » : serviteur…
Un « petit hameau » dis-je, mais bien que sa population soit maintenant fortement réduite (on parlait de 175 habitants dans les années 1980), force est de constater qu’il comptait environ 850 habitants lors d’un recensement de 1848. Son titre de « paroisse » explique sans doute cela, d’autant que la paroisse voisine de Montpalach lui fut incorporée au début du XIXème siècle.
Le hameau est dominé par le clocher de son église dédiée à la Nativité de Notre-Dame, un édifice ruiné par les Calvinistes en 1567, mais reconstruit un peu plus tard. Et toujours sur un plan religieux, il y eut à Servanac, au XIXème siècle, une école de filles dirigée par les Sœurs de Vaylats (46).
Mais on ne peut évoquer Servanac sans parler de ses lavandiculteurs si nombreux au début du XXème siècle et présents partout dans le secteur. A ce sujet, dans les années 1930, les services agricoles du Tarn et Garonne estimèrent à 300 hectares les surfaces plantées dans le département, principalement autour des villages de Montaigu-du-Quercy et Saint-Antonin Noble Val, bien représenté grâce à ses champs de lavande surtout plantés sur le plateau de Servanac.
On est bien loin maintenant de cette époque. Seuls quelques champs laissés quasiment à l’abandon témoignent encore, par-ci, par-là, de cette activité qui a fait la renommée du hameau. Et de nos jours, même si la production a cessé, la « Fête de la lavande » rappelle tous les étés cette époque durant laquelle ça sentait bon la lavande dans tous les champs environnants.
Et à propos de cette fête annuelle, certaines et certains ont peut être encore dans leur entourage, suite à une élection champêtre qui se renouvela durant quelques années… peut-être quelques décennies…, une « Miss Lavande ». Qui sait !
La photo ci-jointe montre un des derniers champs de lavande que l'on peut encore rencontrer sur le plateau de Servanac. Un des derniers vestiges d'une époque révolue mais encore présente dans bien des esprits.
Photos : JML (06/06/2021) - Canon EOS 100D 18-135 mm
Texte : JML
Sources : Chanoine P. Gayne – Dictionnaire des Paroisses. Annales de l'I.N.A. 1876-1970. Voir moins
Heureusement, il reste encore dans nos campagnes des petites églises ouvertes. Il est vrai que les vols du patrimoine religieux, de plus en plus fréquents dans ces édifices, amènent à la prudence, d' où un nombre d églises de plus en plus souvent fermées. C' est donc à la fois normal et regrettable.
Sous le porche de l'église de Lugagnac, cette ancienne horloge et son mécanisme ont été restaurés et conservés, placés en hauteur, solidement ancrés dans le mur de pierre.
A partir des années 1850-60, on a vu l' intérieur des édifices publics (mairies, écoles, églises le plus souvent) s'équiper de ces superbes mécanismes qui, pour beaucoup étaient fabriqués dans le Jura, notamment à Morez, avec des maisons jadis célèbres comme Odobey, Cretin-L'Ange, Bailly-Comte... Les cadrans extérieurs, quant à eux, étaient souvent des productions locales, comme ici.
Dans les années 1970, avec le "tout-électrique", on a, quasiment partout, déposé ces mécanismes dont on remontait les poids à la manivelle, et bon nombre mal conservés, ont été perdus, ou pire... jetés.
Lugagnac, comme Septfonds d' ailleurs, ont sauvé, restauré et conservé ce petit patrimoine qui a rythmé la vie des villages pendant plus d' un siècle. Et c'est très bien ainsi.
Sur la photo, on aperçoit la manivelle et les cordes (ici remplacées par des fils d' acier) qui descendent. Au bout, étaient suspendus les poids. En tirant vers le bas, ils faisaient fonctionner les rouages. L' un pour l' heure, l' autre pour la sonnerie. Il fallait les remonter en rembobinant les cordes en moyenne toutes les semaines.
Bon tic-tac (comme on dit dans le milieu de l' horlogerie) !
Photo JML (08/12/2019)
On le connait parce qu’on a donné son nom au collège de Saint Antonin Noble val, ville dans laquelle il est né le 31 août 1892. Ce fils d’instituteur a passé ses six premières années à Arnac, tout proche. Puis ce sera l’Ecole Primaire Supérieure de Beaumont de Lomagne, l’Ecole Normale d’ Instituteur de Montauban et l’École Normale Supérieure de Lettres de Saint-Cloud. Par la suite, après guerre 14-18 durant laquelle il sera blessé en 1915, profondément attaché à sa région, il passera, par choix, la majorité de sa carrière comme professeur à l'École Normale d'Instituteur de Montauban.
Il a tenu, dans la Gazette municipale de Saint-Antonin, une chronique en occitan « Per çò Nòstre » - « Chez nous ». A ce sujet, la Société des Amis du Vieux Saint-Antonin, a publié en 1985, un recueil de 112 pages en occitan et en Français de tout ce qui avait été imprimé dans cette gazette de mai 1971 à décembre 1978, préfacé par André Vignoles.
En 1941, il écrit « Solitudes d'Anglars - journal d'un promeneur », un livre de 152 pages avec une lettre-préface d'André Gide (1869-1951). Ce livre édité chez « Montauban, Imprimerie Coopérative » en tirage limité est vite épuisé. Si bien que les Editions Subervie (imprimerie de Subervie) à Rodez le rééditent en 1955. J’ai la chance d’avoir déniché un exemplaire de chaque édition. Jean Giono dit alors de lui : « je souhaite vivement que vous continuiez à écrire de la sorte ; vous n’aurez pas de lecteur plus attentif que moi ».
Le 27 octobre 1956 il achève son deuxième livre « Mes bergeries », livre de 138 pages édité en 1957, collection "le point sublime" également aux Editions Subervie à Rodez. Là aussi une deuxième édition en tirage limité sera faite en 1982. J’ai pu acquérir le livre avec n° d’impression : 13.
Enfin, en 1960, il reçoit le prix du journal intime pour son livre « Une année - journal 1959-1960 », préfacé par Jean Rostand. Ce livre de 152 pages achevé d’imprimer le 22 novembre 1960, toujours sur les presses de l’imprimerie Subervie à Rodez, dans la collection « les journaux intimes contemporains », a été tiré en 50 exemplaires. J’ai pu acheter le N° 46.
Refusant toute promotion professionnelle, Pierre Bayrou s'enracina dans sa terre natale; de cette terre, il savait les lieux, les grottes, les bergeries, les fleurs, les insectes, la vieille langue, les traditions rustiques et artisanales... Elle nourrira sa vie et son œuvre.
Lors d’une allocution prononcée en 1979 après son décès, il fut dit : « … sa naissance, en 1892, place des Capucins, dans la maison de son grand-père Andrieu, fera de lui un authentique Saint-Antoninois qu'il a été sans aucune défaillance. Il est né, il a vécu, il est mort à Saint-Antonin. C'est la marque suprême de sa fidélité entière à son pays, un pays qu'il aimait d'un amour immodéré - comme il disait parfois - un pays qu’il connaissait mieux que personne, un pays qu’il a fait connaître et aimer aux autres ».
Aimer Saint Antonin et sa région, c’est aimer Pierre Bayrou. Et réciproquement…
Texte : JML
Recherches biographiques : "Per çò Nòstre"
Photo montage : JML.
S’il est bien un vieux métier depuis la nuit des temps, c’est bien celui du travail du cuir. Mieux, la préparation des peaux et des cuirs est considérée comme un des arts les plus antiques. Le cuir est présent partout, sur les vieux monuments de l’histoire, dans les gravures de la littérature ancienne... Dans son livre « Nouvelle tannerie française » de 1856, Charles Knoderer rappelle que l’homme est souvent montré couvert de dépouilles d’animaux. Il cite Esaü dans la bible, Hercule dans la Fable, les héros d’Homère...
C’est pour cela que la fabrication du cuir est répandue partout et depuis toujours. Rien d’étonnant alors à ce que bon nombre de villes traversées par un cours d’eau n’aient leurs propres tanneries.
Tel est le cas pour Saint Antonin Noble Val qui alla même jusqu’à construire une déviation de la Bonnette, le cours d’eau qui traverse la ville et se jette dans l’Aveyron quelques centaines de mètres plus bas. Ainsi, dans le vieux St Antonin les anciennes tanneries sont encore en partie visibles le long de cette déviation. Des informations municipales disent que « la ville compta jusqu’ à neuf tanneries ». Mais sur la durée se nombre varia.
C’est ainsi que l’« Annuaire général du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration » de Firmin-Didot frères à Paris, de 1838, fait état de huit tanneurs. Ils avaient pour nom Barreau-Bosc, Cadène-Capin, Crantèle, Lacassagne, Miquel, Molinier dit Grimald, Roquefort, Serres… On trouve également des teinturiers, métier lié à la tannerie : Coste, Escorbiac… L’annuaire de 1856 lui, fait état de six tanneurs nommés Bosc père et fils, un autre Bosc, Capin frères, Marc, Pénavaire ainé, Pénavayre J. On y trouve également trois teinturiers, tous de la même famille Escorbiac.
Des noms qui résonnent peut-être encore aux oreilles de certains …
De source également municipale, la dernière tannerie cessa son activité en 1925. Fin d’une époque.
Recherches JML (04/04/2020) - Sources citées dans le texte.
Photo : Coll JML - Editions Poux - albi - non datée.
Collection de cartes postales dont je possède les originaux, en parfait état, éditées par le célèbre photographe de Montauban Achille Bouïs, qui fut également conservateur du Musée Ingres de 1889 jusqu'à sa mort en 1914.
Achille Bouïs avait réalisé, entre autre, une belle série de photos portant sur les vêtements typiques du Tarn et Garonne et du Bas-Quercy en particulier, et sur les diverses coiffes aussi bien féminines que masculines.
Concernant la coiffe, il s’agit là d’un des multiples modèles de coiffes portées partout en France mais avec des variantes régionales voir locales et même familiales au niveau de la conception et de l’ esthétisme. Ces coiffes étaient portées tous les jours à la maison, ou bien pour les grandes occasions. Mais il y avait toujours des normes bien observées : la coiffe devait enfermer toute la chevelure, serrée en chignon ou en tresses, ne laissant parfois apparaître, sur le front, que la naissance d’une raie médiane.
Et il ne faut pas oublier que seules les femmes « dévergondées » sortaient « en cheveux », et qu’il fallait une grande intimité familiale pour que la femme montre sa chevelure !!!
Le village de Belcastel, en occitan Bèl Castèl… « Beau…Grand Château », s’est principalement construit sur la rive droite de la rivière Aveyron dans le département éponyme, sous son château du XIe siècle. Les maisons, serrées autour d’étroites ruelles, occupent le versant jusqu’à la rive de l’Aveyron.
A l’origine, au IXe siècle, le château n’était qu’une simple chapelle, qui devint une forteresse au XIe siècle. Durant la guerre de Cent Ans, il ne fut pas épargné par les troupes anglaises. Le bâtiment sera attaqué et occupé plusieurs fois durant le conflit. Remanié au XVe siècle, ruiné au XIXe siècle, à nouveau restauré au XXe siècle, il connut nombre de transformations et de propriétaires au cours des siècles.
Tel qu’on le voit actuellement, il résulte de la volonté et de la vision de l’architecte Fernand Pouillon qui le restaura, pierre après pierre, dans les années 1970. Depuis 2005, il est la propriété de deux galeristes new-yorkais. Des manifestations culturelles, expositions, concerts et autres animations sont régulièrement organisés.
La famille Belcastel, premiers seigneurs de Belcastel, semble avoir été une famille très influente parmi les seigneurs du Rouergue.
Puis, au XVe siècle, un certain Alzias de Saunhac remanie la forteresse, celle que l’on peut voir aujourd’hui. Il fit aussi construire le pont qui enjambe l’Aveyron, constitué de 5 voutes en arc brisé, long de 56 mètres, et, sur l’autre rive de l’Aveyron, l’église Sainte Madeleine qui renferme en son sein son tombeau couvert d'un très beau gisant.
Les ruines du château ont été inscrites à l'inventaire des monuments historiques le 5 mars 1928 mais l'opération de restauration du château par Fernand Pouillon a eu pour effet de désinscrire le château de cet inventaire tandis que l'ensemble du site de Belcastel est, lui, resté inscrit.
Photos JML (29/07/2021) - Canon EOS 100D 18-135 mm
Achetée dernièrement, cette carte postale des éditions APA, qui a voyagé en juillet 1959. On ne parlait pas encore de « Collège » mais de « Cours Complémentaire » pour qualifier ce nouveau groupe scolaire, flambant neuf, qui ouvrit à la rentrée 1956.
Pierre Darasse, maire de Caussade d’août 1944 jusqu’à son décès brutal en février 1949 fut à l'origine de ce projet. Un établissement dont le nom initialement prévu était « Jules Ferry ».
Pierre Darasse ne verra donc jamais son projet se réaliser…
Il était né le 15 août 1888 à Caussade. Après avoir passé son baccalauréat série mathématiques au lycée Ingres à Montauban, il poursuivit ses études à l'école vétérinaire de Toulouse où il obtint le diplôme de médecin-vétérinaire.
Engagé volontaire à la grande guerre de 1914-1918, il participa aux opérations dans les Balkans. Suite à la démobilisation, il s'installa à Caussade où il exerça comme vétérinaire jusqu'à sa mort.
Républicain convaincu, il commença à participer à la vie publique en se présentant aux élections municipales en 1924, sous l'étiquette du « Cartel des gauches » impulsé par Édouard Herriot. Premier et seul élu radical-socialiste du conseil municipal de Caussade sous l'égide du Front populaire, il continua son action en participant activement à la résistance.
Il fut nommé Maire de Caussade à la Libération (fin août 1944) par les Comités de la Résistance. Puis il sera réélu démocratiquement en mars 1947, mandat qu'il assura jusqu'à son décès.
Afin de commémorer son souvenir, son successeur Aimé Bonnaïs et son conseil municipal, décidèrent finalement le 29 janvier 1956, à l'unanimité, de donner le nom de « Pierre Darasse » au groupe scolaire dont il avait porté le projet.
Depuis lors, nous sommes nombreux, venu(e)s de tous les villages alentours, de toutes les campagnes environnantes, à avoir passé quelques années dans cet établissement qui a pris de l’ampleur au fil des décennies. Et il n’est pas rare de croiser ça et là d’anciens camarades de classe ou de collège. A chaque génération ses souvenirs.
Sources : Mémoires de Guerre
De tous temps, l’homme a utilisé la pierre pour construire des ouvrages. De l’antiquité à nos jours, ce matériau a largement prouvé qu’il alliait résistance au temps et esthétisme pour qui sait le travailler et le conserver. Des monuments de la Rome antique à nos édifices plus récents, chaque continent, chaque pays, chaque région, a su adapter son bâti à la présence bien souvent proche de la pierre, évitant ainsi tout transport difficile et couteux. Un bon sens qui a permis une harmonie et une intégration dans les paysages locaux naturellement renforcées.
Pour l’extraction, il a fallu ouvrir des carrières, bien souvent « à ciel ouvert » mais parfois « souterraines ». Notre région n’a pas dérogé à la règle. Les carrières de pierre ont représenté une part importante de l’activité économique du Bas - Quercy pendant de nombreuses décennies. Elles ont certainement connu leur apogée à la fin du XIXème - début du XXème siècle, période de grand dynamisme économique.
Bon nombre d’ouvrages communaux, départementaux, ouvrages d’art ferroviaires ou fluviaux, encore présents de nos jours, ont été construits durant cette période prospère des deux premiers tiers de la IIIème République qui aura transformé le pays en profondeur et aura duré 70 ans de 1870 à 1940.
Outre l’utilisation pour le bâtit local, la qualité de la pierre du Bas-Quercy a eu une réputation retentissante dans toute la région puisqu’elle a été utilisée pour bon nombre d’ouvrages toujours présents.
Voici, par ordre alphabétique des villages, un aperçu des carrières du Bas-Quercy à la fin du XIXème siècle. Je précise que ce répertoire est un arrêt sur image de la situation vers 1890. Dix ans avant ou dix ans après ces données n’étaient pas forcement les mêmes. Le monde évolue, se transforme et c’est tant mieux…
Les carrières de Bruniquel étaient au nombre de trois.
L’une se trouvait au lieu dit de Nivausel. La roche était expédiée depuis la gare de Bruniquel située à 3 km environ. C’était un calcaire compact, argileux et gréseux, gris, grisâtre ou gris roussâtre, bariolé de veines rousses, à grain fin, daté de l’aire jurassique.
Cette pierre a été utilisée pour le Pont-canal de Moissac ; les ponts d’Albi et de St Sulpice ; les ponts de Mondoux sur la Garonne et de Reyniès sur le Tarn ; le ouvrages d’ art du chemin de fer de Cahors à Capdenac ; les stations de chemin de fer de Montauban à Figeac ; la manufacture des Tabacs de Toulouse ; les soubassements et les dallages de la banque de France, le château d’eau, les lycées de garçons et de jeunes filles, les couronnements des Quais Montmirail et Villebourbon, l’ église du quartier de Villenouvelle à Montauban ; les mairies d’ Aubin et de Decazeville dans l’Aveyron.
Dans la même commune, l’exploitant, monsieur Gasc exploitait la carrière du lieu dit Pech.
Monsieur Senchet aîné exploitait la carrière du lieu dit Pexengrel dont les produits ont été employés aux casernes de Montauban, à la Manufacture des tabacs de Toulouse et aux ponts de chemin de fer de Montauban et d’Albias. Messieurs Senchet Jeune, Gasc, Briand et Pagès exploitaient également des carrières au même lieu dit.
Les carrières de Caylus
Elles se trouvaient au lieu dit Christophoul situé en haut de la côte menant au camp militaire de Caylus, route à gauche après le site de Lacapelle – Livron. La roche était acheminée vers la gare de St Antonin pour être expédiée. La carrière était exploitée par Monsieur Bénech. C’était une carrière à ciel ouvert, de laquelle on extrayait un calcaire marneux, compact, jaune très clair ou grisâtre, à grain fin, sur un terrain de l’époque jurassique.
Cette pierre de Caylus a été utilisée pour la construction pour le pont SNCF de Montauban ; une partie du pont d’Albias et les stations du chemin d fer de Montauban à Cahors ; ainsi que l’Ecole Normale de fille de Montauban.
Les carrières de Montpezat étaient au nombre de deux.
Une se trouvaient au lieu dit Auques et étaient exploitées par Monsieur Capot. La roche était acheminée depuis la gare de Montpezat située à 1 km. C’était une carrière dont la roche calcaire était qualifiée de compacte, gris clair quelque fois jaunâtre ou roussâtre, à grain fin, La datation remonte à l’aire jurassique également.
La mairie de Montpezat a été construite avec cette roche (marches, soubassements et élévation) ; ainsi que les socles des stations, les bordures de trottoirs, les murs de soutènement et tunnels du chemin de fer de Montauban à Cahors.
Monsieur Delon exploitait également une carrière au même endroit.
L’autre carrière de Montpezat était au lieu dit du Terre Blanc. Il y avait deux exploitants, Messieurs Goudal et Espéret. La roche était expédiée depuis la gare de Montpezat située à 4,5 km. C’était un calcaire blanc au grain assez fin datant de l’éocène qui marque le début de l’ère tertiaire.
L’église de Montpezat et l’église et le clocher de La Magdeleine sont construits avec cette pierre.
Les carrières de Saint Antonin Noble Val
Elles se trouvaient au lieu dit Gourgues. Les exploitants principaux étaient Messieurs Blanquefort et Delrieu. La gare d St Antonin, lieu d’expédition était située à 7 km. La roche était un calcaire gris clair, à grain très fin. Le terrain date du jurassique.
Cette pierre a servi pour la construction de l’église de St Antonin ; pour les ponts sur la Bonnette et l’Aveyron à St Antonin ; pour le pont de Montauban du chemin de fer de Montauban à Figeac ; pour les ouvrages d’art du chemin de fer de Montauban à Figeac.
Les carrières de Septfonds
Elles se trouvaient au lieu dit Dardenne situé à 2 km du village sur l’axe Caussade - Septfonds, Il s’agissait de carrières desquelles on extrayait de la pierre calcaire d’une nature compacte, gris cendré ou roussâtre, à pâte très fine, sur un terrain datant du jurassique. Autour des années 1890, la carrière était exploitée par Monsieur Gayral qui expédiait la roche depuis la gare de Caussade située à 4,5 km.
Cette roche a été utilisée pour les écluses de Moissac, de Montauban et de Pommevic sur le canal latéral à la Garonne ; le pont sur le Tarn pour le chemin de fer de Montauban à Lexos ; le pont suspendu de Belleperche sur la Garonne ; le quai de Tounis à Toulouse (en bordure de Garonne, allant du Pont-Neuf, à l'angle de la Rue de Metz et du Quai de la Daurade, au Pont du halage de Tounis) ; les dalles de revêtement de la manufacture des Tabacs de Tonneins ; les soubassements des stations du chemin de fer de Montauban à Cahors ; le barrage de Lagarde sur le Tarn ; les contreforts de l’ église de Montpezat de Quercy ; le temple protestant de Caussade ; le château de Réalville. Toutes ces œuvres ont utilisé la pierre de Septfonds.
Les carrières de Varen étaient au nombre de deux.
La carrière du lieu dit La baute était à environ 1 km de la gare de Lexos. Elle était exploitée par Monsieur Soulé. Cette pierre était un calcaire compact, noduleux, gris clair, roussâtre ou bleuâtre, à grain fin ou moyen. Le terrain datait du jurassique.
La carrière du lieu dit l’Aguillou situé à 4 km de la gare de Lexos était également exploitée par Monsieur Soulé. C’était un calcaire compact, gris clair ou grisâtre, à grain fin. Le terrain datait également du jurassique.
Cette roche a participé à la construction du Pont St Michel à Toulouse ; des ponts de Saint Waast et Lavaur et autres œuvres d’art du chemin de fer de Montauban à Castres.
Contrairement à toutes les autres carrières qui portaient l’appellation de leur village, la pierre de ces deux carrières était appelée « pierre de lexos.
Les carrières de Verfeil sur Seye
Elles se trouvaient au lieu dit Quercy. Le propriétaire était Monsieur Hebrard. La roche, appelée également « pierre de Lexos » était expédiée depuis la gare du même nom, située à 4 km. C’était un calcaire gréseux, gris clair rougeâtre, au grain fin et sec, datant du Muschelkalk (ou calcaire coquillier) désignant une partie des strates du Trias moyen.
Les carrières de Verfeil ont permis la construction de l’église de Varen et des ponts de chemin de fer de Riols et de Pétras sur la ligne Montauban- Rodez.
Notes personnelles :
Concernant le nom des carriers exploitants, il faut noter que la liste n’est pas exhaustive, la nomenclature changeant fréquemment.
L’indication des gares est là pour montrer la distance les séparant des carrières et la relative facilitée d’approvisionnement.
Il est a noter que toutes ces carrières étaient de plein air, à ciel ouvert. Ceci est simplement dû au fait que la roche calcaire des causses du Quercy se trouve presque toujours en surface.
La gélivité de la pierre n’est pas indiquée car pour juger de celle-ci, il faut plutôt considérer les édifices où elles ont été employées, en appréciant l’influence des circonstances locales.
Cf : Répertoire national des carrières de pierre de taille. Librairie Polytechnique Baudry et Cie – 1890.